
À l’heure de l’austérité budgétaire, la manifestation qui, l’an dernier, enregistrait 56 000 entrées, compte avec confiance ses soutiens publics. Entretien avec son discret président, Eric Alary, professeur d’histoire à Tours.
Eric Alary, 56 ans, préside les RVH depuis 2020. Nivernais d’origine, il enseigne l’Histoire en université à Tours, spécialiste de la “ligne de Démarcation”, et habite Bléré (37). Son mandat est annuel. Oeuvrant avec le président du Conseil scientifique, Jean-Noël Jeanneney, et Francis Chevrier, directeur du festival (“Monsieur 10 000 idées/minute” dit-il), il est un bénévole enthousiaste du festival, initié aux terroirs de la région par son père, gendarme dans le Loiret, qui lui fait rencontrer l’écrivain Maurice Genevoix.
- L’épicentre : Eric Alary, vous pilotez les Rendez-vous de l’Histoire (RVH) depuis cinq ans. Comment se présente l’édition de 2025 ?
- Eric Alary : Eh bien nous sommes en rétroplanning. Tout devient urgent ! Je suis très content du thème choisi cette année, “La France ?” avec ce point d’interrogation, sur lequel repose l’enjeu de 500 débats, tables rondes et ateliers. Le Salon du livre se mettra aussi au diapason. Tout Blois, et notre équipe de 9 salariés, des dizaines de bénévoles sont mobilisés pour que Blois, à nouveau, soit la capitale de la France (sourire), en tout cas au centre des convictions, des questions et discordes sur son identité.
- L’épicentre : Le budget des RVH est essentiellement couvert par des subventions publiques. Ça vous inquiète ?
- EA : Naturellement. Les finances publiques sont soumises à de fortes tensions, mais nous faisons tout pour limiter nos frais, par ailleurs les RVH rapportent indirectement de l’argent. C’est aussi un événement qui pose la ville à un très haut niveau, ainsi que le Loir-et-Cher et la région, et leur donnent un renom national. Depuis leur création, les RVH ont connu une fréquentation croissante, en passant de 2000 à 56 000 entrées, et n’ont pas d’équivalent en Europe, avec ampleur et détermination. Le festival a été créé en 1998 et même le Covid ne l’a pas annulé grâce à l’obligeance de la préfecture. Cela impose le respect, et j’éprouve de la reconnaissance pour la mairie de Blois, Agglopolys, les conseils départemental et régional, qui nous soutiennent. J’ajoute l’Éducation Nationale, et des acteurs privés comme des mutuelles.
- L’épicentre : Les mécènes ne se bousculent pas…
- EA : J’avoue que le recours au mécénat, au crowfunding ou à l’autofinancement via des produits dérivés ou goodies, n’a pas prospéré ou n’est pas d’actualité. Mais nous sommes aussi un événement qui rapporte beaucoup de recettes au Blésois.
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Propos recueilli par Bruno Leprat