
Et si les soignants allaient au-devant des patients isolés dans des zones rurales ? C’est le pari qu’ont fait Justine Julien, opticienne mobile, et Christelle Berthonneau, esthéticienne ambulante.
Avec son véhicule floqué à l’effigie des « opticiens mobiles » – réseau dont elle est franchisée -, elle sillonne quatre jours par semaine le sud de l’Indre-et-Loire et le nord-est de la Vienne. Son périmètre d’intervention couvre 111 communes, toutes en milieu rural, de Noyant-de-Touraine à Angles-sur-l’Anglin, et comprend même trois villages de l’Indre. Elle parcourt plus de 500 km de manière hebdomadaire pour aller chez les particuliers : « Je réalise des bilans visuels et, pour ceux qui n’ont pas d’ordonnance d’un médecin-ophtalmologue, je peux trouver un rendez-vous plus rapidement avec un spécialiste, explique Justine Julien. Je pratique aussi la téléexpertise : je peux demander à un ophtalmologue d’analyser mon bilan visuel et, s’il n’y a pas de complication particulière, il peut produire une ordonnance ». De quoi gagner du temps dans les soins. Une consultation à domicile dure entre une et deux heures : « On peut prendre davantage de temps qu’en boutique ». Dans son sac à dos, elle dispose de tout le matériel optique pour les bilans visuels et sa valise contient 150 montures pour hommes, femmes et enfants. Justine rencontre beaucoup de personnes qui n’ont pas de voiture ou qui ont des difficultés à se déplacer. Elle est aussi sollicitée par des entrepreneurs ou des professions libérales qui n’ont pas le temps de se rendre en boutique et préfèrent un rendez-vous à domicile. Autres personnes empêchées dans leur mobilité : les résidents des Ehpad ou des résidences seniors. Justine Julien est sollicitée par les soignants ou la famille qui remarquent des symptômes visuels à soigner. « Dans ce cas, je fais le bilan, et le médecin coordonnateur de l’Ehpad peut rédiger l’ordonnance ».
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Nathalie Da Cruz