
Face à la menace communiste, l’OTAN installe une base américaine à Châteauroux, de 1951 à 1967. 10 000 Américains se mêlent à la population. Une révolution pour les Berrichons, qui écarquillent les yeux devant cette irruption brutale de la modernité. Qu’en reste-t-il dans les mémoires ?
Au lendemain de la Victoire, l’Amérique débarque à Châteauroux avec 10 000 soldats américains. L’objectif : contrer la menace communiste. Ils construisent une immense caserne militaire à Déols au nord de la ville. La Martinerie devient le centre logistique de l’OTAN pour l’Europe. Des quartiers entiers sortent de terre pour loger tous ces soldats. Les officiers ont droit à leur lotissement à Brassioux, un quartier construit en plein champ. « Leurs maisons sont équipées du confort américain, avec un frigo, quatre chambres, un toit à quatre pans, un terrain sans clôture. Ce quartier a toujours des airs américains » commente Florence Leclerc, directrice de la communication de la ville de Déols, à l’occasion des Brassioux american days, les 8 et 9 juin, un événement festif en hommage aux liens historiques entre Déols et l’Amérique.
L’Amérique imprègne la vie locale
Installés dans la durée, les GI américains investissent gaillardement la ville de « Châteauwoo » et ses environs jusqu’au Boischaut sud. Ils font du lac d’Eguzon leur base arrière… touristique et créent la vie qui va avec. Les anciens du lac de Chambon (devenu le lac d’Eguzon) découvrent, impressionnés, leurs voitures spectaculaires qui défilent le samedi soir devant le Florida, plage de Fougères, un restaurant qui se met à l’heure américaine et devient leur quartier général. La vie locale s’organise pour tirer parti de l’argent qui afflue avec ces milliers d’Américains aussi sympathiques que généreux, comme le raconte avec humour François Donny dans son livre US go home.
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Raphaelle Joubert