Containers dans l’air du temps

Containers dans l’air du temps

L’idée n’est pas complètement nouvelle, mais elle prend son essor grâce à la demande toujours plus élargie, voire incongrue. La réutilisation des containers surprend par l’éventail des possibilités.

Le profil de Christophe Aquevillo est riche d’expérience et de savoirs. BTS de conception industrielle, suivi d’un passage chez Toutankamion et Baudin Châteauneuf, deux références en matière de construction et d’ingénierie de la métallerie. Chef d’atelier, il a choisi de passer, en cours du soir, un Master pour accéder au suivi industriel. Élu dans sa commune de Châtenoy, dans le Montargois, il finit par créer son entreprise en 2023, dans la transformation de containers maritimes.

Une salle de pause sur un chantier ou un stockage de matériel sont devenus monnaie courante. Mais, signe du temps, les containers servent désormais aussi de logement. Un auto-entrepreneur y fera son bureau au fond du jardin, un viticulteur aménagera une salle de vie pour y abriter, voire y loger les saisonniers. Les communes n’hésitent pas à les utiliser pour créer une classe supplémentaire dans une école, un collège ou une crèche, au gré de l’évolution du nombre d’enfants. “ Sur la base d’un container qui fournira la structure intérieure, on sait tout aménager ou presque ”, explique Christophe Aquevillo, PDG de Container Concept 45, entreprise récemment créée. Isolation, électricité, eau courante et évacuation sanitaire, rien n’est impossible. “ Et l’on sait même répondre à la plus rigoureuse des normes du bâtiment, la RE2020. ”. Alors, rien de surprenant à ce que les parents d’élèves eux-mêmes trouvent ces nouvelles classes plutôt sympathiques, quand on les peint et les décore à volonté, les rendant presque ludiques.

Au rythme de la vie

Le container est donc entré dans l’air du temps, facile d’utilisation et de mise en œuvre, grâce à sa mobilité, s’affranchissant parfois selon la surface, du permis de construire ou d’une déclaration de travaux. Les entreprises y voient une forme de souplesse, agrandissant un atelier ou ajoutant trois bureaux, dans l’attente d’un projet définitif. Voilà une forme de pièces de LEGO qui s’ajoutent les unes aux autres et s’adaptent au rythme de la vie. Les armées s’y mettent aussi, la phase de réarmement dans laquelle nous venons d’entrer, va obliger au stockage de matériel militaire, parfois sensible aux variations de température et d’hygrométrie.
Christophe Aquevillo répond désormais à des appels d’offres pour équiper plusieurs bases militaires en France.

Réussite en boîtes !

L’entreprise partage aujourd’hui son activité entre le négoce de containers (achat/vente pour le compte de clients acquéreurs) et leur transformation. Pour le négoce, Christophe va les acheter dans les ports du Havre, d’Anvers ou de Rotterdam en fonction de l’aménagement qui devra en être fait. Car il en existe des “ réformés ” pour la récupération de pièces, des “ occasions ”, containers d’une quinzaine d’années, toujours habilités à la navigation, mais en surnombre et enfin les containers “ premier voyage ”, trop chers à rapatrier lorsqu’ils sont partis loin de leur base maritime. L’entreprise noue de sérieux partenariats dans le monde du bâtiment, et cherche désormais à s’implanter sur un terrain plus large, toujours dans sa région d’origine près de Sully-sur-Loire.

Stéphane de Laage