
Cette fois, la France ne veut pas être en retard. Le 10 février, elle organisait un forum mondial sur l’intelligence artificielle, auquel étaient conviés les spécialistes de la question et les chefs d’États. Guy Mamou-Mani professeur à Sciences Po, y participait.
Adhérer à l’IA n’est plus une question. Depuis les années 50 elle avance pour être aujourd’hui victorieuse. Guy Mamou-Mani dit clairement que rien ne sert de vouloir freiner la révolution. « Au contraire, dit-il, faisons avec et utilisons-là. Mais sachons rester frugaux, respecter l’environnement et se former intelligemment. Tous les secteurs sont concernés. La médecine en fait le meilleur usage, les enseignants produisent des cours plus passionnants. Les entreprises, elles, doivent se bouger, maintenant. On n’achète plus de vélo, de voiture ou de résidence secondaire, on entre dans une société d’usage, et Spotify a remplacé le 33T pour 9,90€. Alors oui, des millions d’emplois vont disparaître, mais autant vont simplement se transformer. On vit une révolution industrielle majeure qui peut être une réussite… à quelques conditions ».
Le cloud protecteur
« Parmi les conditions d’acceptation, détaille Guy Mamou-Mani, accueillir le changement, jouer la carte de l’inclusion et de l’accessibilité pour tous, et partager la donnée. Cette donnée qui est à 90% la propriété de Microsoft, Google Cloud et AWS. Or la souveraineté des données est un vrai sujet ; ne passons pas à côté ».
Pour la protection, il y a l’IA Act, règlementation européenne qui interdit la reconnaissance faciale sur le domaine public, l’orientation sexuelle et l’identification des émotions. « La régulation c’est bien, admettent les chercheurs, mais l’innovation d’abord ».
Enfin, pensons à l’impact de l’IA sur l’environnement. L’interroger consomme dix fois plus d’énergie qu’une requête Google. Par les supercalculateurs qu’elle nécessite, l’IA produit 4% des gaz à effet de serre, autant que le transport aérien.
Tout cela on le sait, et pourtant…
« Il faut accueillir le changement ».
Guy Mamou-Mani
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Stéphane de Laage