
Depuis plus de 30 ans, Pyro Concept illumine le ciel… et résiste aux secousses. Entre feux d’artifice, décorations de Noël et événements privés, cette PME familiale de Touraine trace sa route, entre passion, précision et adaptation.
Chez les Morisset, la passion du feu se transmet de père en fils. En 1990, Éric fonde Pyro Concept à Nazelles-Négron (37). Cette même année naît Arnaud, aujourd’hui à la tête de l’entreprise aux côtés de son père. Ensemble, ils ont bâti une PME où se croisent rigueur technique et poésie du ciel. L’entreprise compte sept salariés et collabore avec 220 artificiers sous statut intermittent du spectacle. « La plupart des artificiers sont avec nous depuis des années. On forme en interne et on transmet. C’est un métier de passion et de rigueur. »
L’été, l’activité explose : 650 feux par an, dont 120 concentrés sur 2 jours autour du 14 juillet. Mais au-delà du chiffre, c’est une mécanique millimétrée.
« Un feu dure 20 minutes. Mais il faut souvent 8 h pour tout installer et 2h pour tout démonter », explique Arnaud. Entre sécurisation du site, installation des dispositifs, tests informatiques, synchronisation musicale… rien n’est laissé au hasard. « On ne tire plus à la main. Tout est télécommandé, programmé. Un feu, c’est une écriture. »
Les hauteurs des feux varient de 30 à 110 mètres, mais tout se joue au sol, dans l’ombre et le silence. Car derrière chaque feu, il y a une équipe discrète, concentrée, rompue aux exigences du terrain. Il n’existe pas d’école pour devenir artificier, mais une certification encadrée et surtout, une transmission en interne, au plus près des anciens. Deux niveaux de compétence, 6 jours de formation, et une règle tacite : apprendre par la pratique, aux côtés des sachants. « On est les hommes de l’ombre. Notre récompense se matérialise dans les applaudissements à la fin. Nos artificiers sont nos meilleurs commerciaux : si le feu est bon, le client revient. »
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Camille Colloch