Beauval, baromètre des relations franco-chinoises

L’arrivée des pandas au ZooParc de Beauval en janvier 2012 avait mis en lumière la « diplomatie du panda », un outil de soft power chinois servant aussi à jauger l’état des relations entre un pays et la deuxième économie mondiale. L’arrivée des singes dorés en avril dernier en marque une nouvelle étape dans le sillage des soixante ans des relations sino-européennes en 2024.

De la même manière que l’avait fait Hu Jitao avec Nicolas Sarkozy en 2010 pour le couple de pandas géants, Xi Jinping a confirmé à Emmanuel Macron le prêt par son pays de trois singes dorés. C’était le 6 mai 2024, à l’occasion de la visite d’Etat du président chinois. « Ça s’est passé à l’Elysée, juste avant le dîner de gala », se remémore Rodolphe Delord, qui était lui aussi sur place. Car le directeur général du ZooParc ne compte plus ses allers-retours en Chine, dans le cadre des collaborations sur la biodiversité qu’il entretient, notamment avec le Centre de recherche sur le panda géant de Chengdu. Considérés comme des trésors nationaux en Chine, ces animaux sont des jauges de la qualité des (bonnes) relations diplomatiques entre Pékin et les autres nations. Mais parfois, la « diplomatie du panda » se retourne contre « l’ami », comme lorsqu’en novembre 2023, le contrat de prêt de trois pandas n’a pas été renouvelé avec le zoo de Washington, après un sérieux coup de froid avec l’administration Biden. Il aura fallu attendre un an plus tard une détente pour voir de nouveau arriver un nouveau couple d’ursidés dans la capitale américaine …

Comme des chefs d’Etat !

Si fait. Les liens entre la France et Chine seraient donc si forts que cette dernière passe un cap, en cédant trois spécimens de singes dorés en dépôt à Beauval ? « Ces singes sont encore plus sacrés que les pandas, et c’est la première fois que la Chine en confie à un autre pays », ajoute, non sans fierté, Rodolphe Delord.