
La question du logement est au cœur des préoccupations du moment, en particuliers pour les salariés précaires et les étudiants. A l’occasion de la convention régionale d’Action Logement*, État, Région et chefs d’entreprises convenaient que le plan de réindustrialisation doit plus que jamais prendre en compte ce point central.
En 2022, France 2030 a permis de financer 175 entreprises innovantes en Région Centre-VdL (4ème région industrielle française), la création ou l’extension de neuf entreprises majeures, Caudali, Servier, MBDA et quelques d’autres. « La dynamique est bonne, se félicite Sophie Brocas, préfète de région, mais le fait est que nous avons plus que jamais besoin de logements ».
Novo Nordisk, qui investit 2MD€ dans la modernisation et l’extension de son site de production à Chartres est le parfait exemple de cette croissante qui nous oblige. Matilde Bourges, directrice des affaires publiques de ce fleuron industriel, confirme que le logement est systématiquement au cœur de la demande de futurs salariés. « Le combo gagnant est : santé, école et logement. Si nous voulons recruter et garder nos talents, ces trois points ne doivent pas être une question ».
Fabrice Ménard, est directeur opérationnel des quatre usines ALL Circuits en France et à l’étranger. « Il est compliqué de faire croitre une entreprise si le logement ne suit pas, observe-t-il. Et n’oublions pas les alternants qui sont la main d’œuvre de demain, et les plus anciens qui veulent légitiment faire évoluer leur logement ».
Action Logement a été conçue il y a 70 ans par des entrepreneurs pour leurs salariés. Mais on a aujourd’hui toutes les contraintes du monde pour loger les salariés, et les besoins de logement restent colossaux.
Bruno Arcadipane, président de Action Logement
Le logement doit « faire société »
François Bonneau, président de la Région : « En matière de logement, les besoins ne sont plus les mêmes qu’au siècle dernier. Il émerge une envie légitime de qualité, de ruralité et donc d’espace. Le logement de demain passera par la construction, mais aussi par la transformation qualitative de l’existant. Il faut sortir des logements standardisés pour qu’ils se personnalisent et disent aussi les valeurs du territoire, le rapport à la nature. Le logement doit faire société ».
« C’est vrai, admet la préfète, et il faut donc aussi reconquérir les logements vacants -un sur dix dans notre région-. Ce qui suppose de travailler avec les élus locaux pour connaitre les besoins et programmer du logement libre, social et très social. On ne construit pas suffisamment de PLAI, j’en conviens (NDLR : logements financés par le Prêt Locatif Aidé d’Intégration, attribués aux locataires en situation de grande précarité) ».
Et Pierre Allorent, président du CESER, de rappeler que trop de salariés refusent des mutations faute de logement, ou se logent à 40Km de leur travail, ce qui pose aussi la question de la mobilité et des transports.
Nadia Bouyer, directrice générale d’Action Logement Groupe, de conclure : « Les évolutions de carrières sont très rapides et Action Logement innove pour inventer des outils nouveaux qui répondent aux demandes qui se font jour : construction, prêt, assurance, accompagnement des salariés, et même réservation de logement temporaire sur internet ».
Bruno Arcadipane, président de Action Logement Groupe :
« Action Logement détient en propre 1.200.000 logements, la plus grosse réserve d’Europe. Paritaire dans sa gestion, elle a été conçue il y a 70 ans par des entrepreneurs pour leurs salariés. On s’occupe donc du lien emploi/logement, avec 1,9MD€ collectés en 2024. Mais on a aujourd’hui toutes les contraintes du monde pour construire et loger les salariés, et les besoins de logement restent colossaux ».
président de Action Logement
Stéphane de Laage
*Action Logement est le premier organisme paritaire pour le logement social en France. Financé et géré par les entreprises, partenaire des bailleurs.